Rêverie autour du mot miracle

Du latin miraculum : prodige ; événement qui semble magique, surnaturel ; surprend et émerveille

  • Phénomène interprété comme résultant d’une intervention surnaturelle ou divine

  • Fait étonnant qui suscite l’émerveillement

  • D’une efficacité surprenante

  • Au Moye-Âge, drame religieux mettant en scène l’intervention miraculeuse d’un Saint ou de la Vierge

  • Crier au miracle : marquer un étonnement admiratif

  • Par miracle : de façon heureuse et inattendue

« Il faut prendre des risques, disait-il. Nous ne comprenons vraiment le miracle de la vie que lorsque nous laissons arriver l’inattendu » (Sur les bords de la rivière Piedra, je me suis assis et j’ai pleuré - Paulo COELHO)

« C’est le propre des miracles d’être soudains » (Le prix du Souvenir - Jean-Marie POIRIER)

 

Comme le soulignait Céline BOURA interviewée par Vola POTINET dans le cadre du - Calendrier de l’Avent de Vola - , « le miracle arrive quand tu lâches quelque chose, quand tu t’en remets à la vie ».

Comment fait-on pour rester du côté de la vie ?

Parce que, pour nous, rester du côté de la vie, de l’inattendu, du miracle, cela s’apprend … et parfois le miracle ne tient qu’au souffle d’une lettre : assumer plutôt qu’assommer, courir vers demain plutôt que pourrir sur place …

Certains pourraient répondre avec assurance qu’il s’agirait de cultiver :

  • la certitude de vivre dans un monde volatile, incertain, complexe et ambigu (une certaine version du VUCA world) ; tellement plus simple !

  • la croyance que, pour y faire face, tout doit être maîtrisable et prévisible ; tellement plus sécurisant !

  • la conviction que seule la loi des KPI’s peut guider nos pas … de la clarté dans le brouillard, tellement plus évident !

Voilà une version du monde qu’ils pourraient tenter de nous faire croire à force de belles histoires et de récits imaginaires, d’un story-board bien ficelé et d’un story-telling digne des plus belles heures d’un manichéisme à peine assumé mais qui nous assomme !

 

D’autres comme nous répondront sans hésiter qu’il s’agit de garder :

  • la certitude de l’existence d’un monde multiple, diversifié et porté par une vision – des aspirations partagées, par la compréhension (understanding) de chacun.e et du sens, par la clarification des possibles atteignables et l’agilité de chacun.e dans la mobilisation dont il.elle peut faire preuve (une autre version du VUCA world)

  • la croyance que tout peut arriver dès lors que notre disponibilité à l’accueil, à la découverte, à l’exploration, à la surprise, à l’émerveillement renvoie à une version de nous-même qui nous rend fier jusqu’à être “aimable”, digne d’être apprécié, aimé …

  • la conviction que seule la mise en dialogue de ce qui pourrait apparaître comme opposé permet d’ouvrir des voies jusque-là inexplorées, inexploitées voire bafouées.

 

Si certaines histoires nous enferment dans les problèmes, d’autres nous en libèrent et ouvrent des horizons inédits vers les rivages d’un avenir choisi. C’est avec cette vision d’une autre monde VUCA que nous agissons au quotidien pour générer chez nos clients (les entreprises, les équipes ou les personnes) de nouvelles possibilités d’action.

 

Il est aujourd’hui largement partagé que la capacité d’agir (seul ou ensemble) dépend étroitement des histoires que nous (nous) racontons et des relations que nous entretenons les uns avec les autres. Les histoires auxquelles nous faisons référence ont cela de particulier qu’elles sont associées à des expériences de vie concrètes. Au quotidien, se côtoient effectivement pêle-mêle, les histoires de problèmes qui nous enferment et d’autres qui pourraient nous ouvrir à d’autres perspectives plus en phase avec ce que nous voulons et ce à quoi nous aspirons.

 

Pour que ces histoires révèlent ce qui existe, il faut qu’elles puissent être racontées et partagées avec d’autres en respectant les personnes et leurs points de vue. Les dispositifs de dialogue génératif ouvrent de tels espaces conversationnels ; y circulent des histoires alternatives, où l’on ne cherche ni à les opposer, ni à les soumettre à un discours dominant de vérité. Ainsi, les possibilités de compréhension et d’action s’ouvrent de manière considérable et libèrent la créativité humaine vers les rivages d’un avenir choisi et respectueux de la place de chacun.

 

Nous ne cherchons pas le beau récit.

Nous travaillons à partir des récits qui ont compté et de ceux qui sont utiles pour l’avenir car ils contiennent les ingrédients, les potentialités, les talents dont les organisations ont besoin pour construire une histoire collective dans laquelle chacun.e a sa part, dont chacun.e est garant.e pour la partie dont il.elle peut être l’auteur.

 

Les approches et les pratiques d’accompagnement dialogiques, se développent ainsi sur le principe du “dialogue génératif”. Cela consiste à accepter aussi l’idée que ce qui emporte l’adhésion apparaît au fil d’un processus conversationnel et non d’un processus de travail établi à l’avance, comme ce que l’on peut trouver dans les approches de type diagnostic ou méthodologiques prescriptives, et qui détermine dès le départ ce que sera le point d’arrivée.

 

C’est à cette condition que l’inattendu s’offre à la conscience de chacun.e. C’est en cultivant cet état d’esprit que le prodige d’une ressource retrouvée peut advenir. C’est en offrant aux autres une part de ce qui est important pour soi que, miraculeusement, l’action collective se déploie dans sa meilleure version.

Manifestement, cela ne va pas de soi et le miracle n’est pas toujours au rendez-vous dans la vie des gens et des organisations. Pour autant, qu’est-ce qu’on appelle « miracle » : le chemin parcouru ou la destination atteinte ?

Nous pensons en réalité à faire preuve de beaucoup d’humilité face à la vie et à accepter que le miracle soit celui d’être en vie c’est-à-dire dans le mouvement de l’exploration, du questionnement, de l’action aussi !

 

Le mot de la fin

 

« Le guerrier se concentre sur les petits miracles de la vie quotidienne. S'il est capable de voir ce qui est beau, c'est qu'il porte en lui la beauté - puisque le monde est un miroir qui renvoie à chacun l'image de son propre visage. » (Manuel du guerrier de la lumière - Paulo Coelho)

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