Face au repli que nous imposerait la crise, déployons-nous !

En quoi les approches dialogiques sont-elles une opportunité de sortie de crise et de (re)mobilisation des talents ?

« Plan de redressement, coupe budgétaire, fermeture de pays et d’activités, non remplacement systématique des départs, baisse significative des charges tout particulièrement externes … Dans ce contexte, vous comprendrez qu’il n’est pas possible d’envisager une intervention comme celle que vous proposez. Ce qui n’enlève en rien de son intérêt dans un contexte d’activité plus normal. »

En cet fin d’après-midi, la conclusion de cet entretien avec un de nos clients nous a laissé perplexes. D’abord parce que ce discours reprend de la vigueur autour de nous, ensuite parce qu’il nous a semblé que quelque chose parlait à la place de la personne en face de nous … quelque chose qui semblait s’imposer comme une vérité, une sorte de conclusion évidente et automatique sur ce qu’il convient de faire dans un contexte de crise, par opposition à un contexte « normal ».

 

Face à la crise, nous pouvons effectivement être cueillis par une forme de repli afin de concentrer l’essentiel de notre énergie et de notre temps à des décisions contraignantes, à des postures de restriction, à des modes d’action déterminés par des automatismes face au manque de perspectives, de débouchés, de parts de marché, de chiffre d’affaires ou de rentabilité.

 

Mais, face à la crise, voit-on aussi le risque qui pointe à l’horizon de contribuer fortement et sans le vouloir à étouffer les talents des équipes, qu’ils soient collectifs ou individuels ? Et une fois la crise passée, en nous retournant, que verrons-nous autour de nous ? Un compte de résultat présentable certes mais quid du vide abyssal en matière d’engagement et de l’épuisement des ressources humaines ? Aurons-nous compris à quel moment de l’épreuve traversée, les meilleurs d’entre nous nous auront quittés, lassés d’avoir tant criés et blessés d’avoir été autant isolés ?

 

Et si nous acceptions la possibilité de se déployer autrement comme une alternative au repli qui vient nous envahir en période de crise ? Choisir donne un tout autre élan, et mobiliser les équipes autour d’un projet ou d’une orientation de cette nature, bien qu’elle pourrait demander de se surpasser quelques temps pour tenir la barre, serait aussi l’opportunité de :

  • renforcer des relations de qualité,

  • tisser les liens d’une coopération enrichie,

  • faire vivre des aspirations et des valeurs qui, de toute façon, seront toujours plus utiles à l’avenir et au succès de l’organisation que la peur, le désespoir ou l’absence qui nourrissent avidement le discours du repli.

Comment pouvons-nous encore prétendre que la solution aux crises que traversent périodiquement les entreprises réside dans la seule mise sous contrainte de l’organisation et des personnes qui la composent, de manière encore plus forte que les effets de la crise elle-même ?

Les approches dialogiques génèrent d’autres architectures de choix, de réinvention, de liens, façonnant ainsi d’autres réalités où renaître et agir.

Nous n’ignorons pas les difficultés que toute organisation humaine rencontre dans un contexte de crise et que les décisions qu’elle s’impose visent à préserver le compte de résultat et retrouver le chemin de la croissance. Nous n’excluons pas d’emblée les démarches diagnostic qui peuvent se révéler utiles pour « réparer » un système technique défectueux. Cela peut être long et compliqué mais, face à la complexité d’une organisation humaine en prise aux difficultés, cela n’est pas durablement opérant.

Nous proposons et en appelons à une autre voie…

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